• Soutenez la librairie indépendante !

    Alors que je réfléchis activement à l'avenir de La Muse Gueule tel un feu que je surveille attentivement - dois-je le laisser s'éteindre ? Continuer de souffler seule dessus pour maintenir des braises ? Chercher d'autres souffleurs pour faire surgir de nouvelles grandes flammes ? - Bref, ça fume là-haut... ^^

    Alors que je pensais à tout cela, je décide de faire un tour sur les sites de mes collègues libraires pour apprendre de leur expérience, voire les questionner sur leur(s) méthode(s) de survie. Mais comment font-ils ?!

    Et là, horreur !  Je découvre avec effroi qu'une des librairies, La Soupe de l'Espace, à qui j'allais demander conseil, se trouve précisément en grande difficulté et se retrouve face au mur, ou plutôt face au banquier tenant un seau d'eau tout prêt à éteindre leur brasier (notez ma délicatesse, j'aurais pu vous parler plus crument en mettant le banquier tout prêt à p... sur le feu, mais voyons, non, ce serait tellement manquer de respect).

    Il reste 37 jours pour aider La Soupe de l'Espace et faire que ce haut lieu de la culture, très actif dans sa ville de Hyères, persiste et poursuive son aventure. Qu'importe que la librairie ne se trouve pas dans notre ville, qu'importe qu'on n'en profite pas personnellement. en faisant un geste pour cette librairie indépendante, c'est marquer son engagement et la conscience de l'importance de l'existence de tels établissements.

    Je suis touchée, dans tous les sens du terme. Blessée. Triste. Désappointée. Certes une librairie est un commerce. Mais un commerce particulier tout de même. J'ai souvent envie de le mettre sur le même plan que le travail d'un artiste. Avec son lot de difficultés pour survivre dans ce monde. Heureusement les artistes ont (parfois) le droit à des subventions, et les libraires ont la Loi Lang qui atténue la catastrophe. Car oui, cela pourrait être pire ! Mais cela pourrait être tellement mieux aussi ! Je ne propose rien, je ne me lance pas dans un programme politique, mais voilà, ce soir, je me sens comme une gamine bégayant "c'est trop injuste".

    La seule chose que j'ai faite ce soir, c'est tenter de les aider, apporter mon soutien en tant que collègue, mais aussi en tant que lectrice, en faisant un geste sur leur collecte Ulule, en espérant qu'ils échapperont au pire, c'est-à-dire, à la fermeture pure et simple de leur librairie.

    Voici le lien, lisez leurs mots, apportez si vous le pouvez votre soutien

     

    Je ne rajouterai que ceci, leur slogan qui est tout simplement magnifique (comme je vous l'ai dit, je suis très émue ce soir) :

    "La soupe pour grandir, l'espace pour rêver "

    Soutenez la librairie indépendante !

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 18 Mars 2016 à 17:12

    Très émus par vos mots très chère collègue ! Hier soir nous nous sommes couchés les yeux très embués...
    Tenez bon ! La Culture est la nourriture de l'âme, les libraires : des cuistots. Ce feu dont vous parlez doit alimenter votre combat, vous réchauffer aussi quand le paysage est froid... Nous sommes tous de petites flammes, toutes liées et plus fortes ensemble. La colère gueule, la muse : une inspiration pour beaucoup ! Les gens comprennent peu à peu que, certes la librairie est un commerce mais c'est surtout LEUR librairie, un lieu où vit la Culture, qu'il doivent eux aussi défendre ! Courage très chère collègue ! Nous sommes avec vous. N'hésitez pas à nous appeler si besoin ;)

      • Samedi 19 Mars 2016 à 20:38

        Je compte avoir le même courage que vous. Mais en réalité je ne sais pas s'il s'agit véritablement de courage, ne serait-ce pas moins héroïquement de l'obstination ? Avec une bonne dose de passion. Ce qui fait que c'est aussi un métier pas comme les autres, c'est un travail certes, mais loin d'une torture précisément grâce à cette passion. Je suppose que c'est pour cela que chaque librairie indépendante à sa touche, sa particularité, elle est empreinte de la volonté, l'exigence, les goûts, les loufoqueries d'une ou plusieurs personnes. D'autant quand il s'agit d'une création de librairie.

        Dans "chez soi, une odyssée de l'espace domestique" de Mona Chollet, il y a un passage sur l'invisibilité des tâches ménagères : on prend conscience du ménage quand il n'est pas fait, quand on voit la saleté, et qui plus est, très souvent on n'aime pas voir la personne faire le ménage, ça dérange,  on veut juste voir le résultat présumé naturel : la propreté et le rangement. J'ai trouvé hyper intéressante cette idée d'invisibilité et me suis rendue compte que c'est un principe qui s'applique à bien des domaines et pas seulement les tâches domestiques. La santé par exemple (c'est quand on l'a pas qu'on se rend compte de son importance), mais aussi grand nombre de travails (au sens de métiers). C'est quand il n'est pas fait que le travail qu'on le voit, quand il est fait, il est invisible ( typiquement l'administration). Et je trouve qu'une librairie a aussi un peu ce caractère invisible. Combien de milliers de fois j'ai entendu des gens devant la vitrine ou à l'intérieur de la librairie, dire "c'est super qu'un lieu comme ça existe, continuez!", "géniales toutes les animations que vous proposez"... et je suis bien d'accord, évidemment !, mais pourtant combien de fois le passant passe, prend la pose avec un livre sur un petit fauteuil et prend une photo puis poursuit son chemin, et combien d'ateliers vides...samedi dernier encore pour  l'Oulipo, personne n'est venu ! (pourtant j'avais prévu un truc vraiment top ! mais promis je n'en veux à personne et je recyclerai cet atelier!).

        Comme élément décoratif dans un paysage culturel, une librairie "fait bien", c'est joli, c'est esthétique, c'est glorifiant, un beau lieu où la culture s'exprime et se positionne. Mais le problème c'est que ce n'est pas un simple objet décoratif. Comme vous le dites si bien les cuistots, c'est un lieu qui appartient aux lecteurs, c'est "LEUR librairie". Et ce serait tellement mieux de ne pas la faire tomber dans l'invisible et voir trop tard que "tiens il y avait une super librairie ici avant, ça a fermé, c'est dommage".

        Mais je ne jette la pierre à personne. Je suis obstinée et passionnée et je compte bien continuer malgré les temps difficiles. Tout ce que je veux dire c'est qu'être invisible ou un simple objet décoratif, c'est non seulement dur, mais ce n'est pas viable pour vivre.

         

        En tout cas Mélanie et Jean, très probablement je vous recontacterais si vous le voulez bien pour des questions pratiques concernant la venue d'intervenants (auteurs, illustrateurs), mais ça attendra un peu, en bons cuistots, vous devez garder un oeil sur le feu...

        Je pense fort à vous, je guette l'oeuf Ulule, son pourcentage de remplissage... Il me tarde de le voir plein ! Pis ça serait de saison, un bel oeuf de Pâques !

        Pis je vous embrasse  !

         

         

         

    2
    Emilie
    Vendredi 18 Mars 2016 à 17:53
    Emilie

    de très jolis mots pour la Soupe de l'Espace!
    Bon courage pour vous aussi La Muse Gueule!

    3
    Flavya
    Vendredi 18 Mars 2016 à 18:11

    On reste muet devant de tes échanges, le respect s'impose devant tant de courage. Il vous faut tenir bon, sachez qu'il y a une foule immense de gens qui peuvent vous soutenir et vous aider. LE LIVRE C'EST LA VIE !!!!

    4
    Anne BB
    Vendredi 18 Mars 2016 à 21:44

    Oh, oui, tenez bon madame, s'il vous plaît !

    Je me souviens très bien d'un après-midi d'été, il y a 5 ans, de passage à Briançon avec les mômes. Nous étions éreintés de sollicitations commerçantes, après la visite patrimoniale, et d'une humeur critique.

    Mais là... Nous trouvâmes la Muse Gueule, petit miracle de richesse tout en simplicité.
    Vous nous avez sustentés, et comment !
    Nous sommes repartis, âme et corps ressourcés, à nouveau équipés pour trouver la vi(ll)e belle.

    Nous en avons gardé le goût de vos gâteaux, quelques volumes dans la bibliothèque, dont un Rosanvallon que je picore toujours, et... de la gratitude.

    Mel et Jean ont raison : vous êtes des foyers, chauffant le coeur des êtres, nourrissant la pensée, jusqu'à la faire sensation heureuse, vous êtes l'agapé offert au passant, l'espérance du quotidien, non l'ingrédient mais la substance de la cité !

    Comme disait radio Zinzine, que j'écoutais dans ma jeunesse, "longo maï", et  grand merci d'exister.

      • Samedi 19 Mars 2016 à 20:39

        merci de vos commentaires à tous ! Ca fait chaud !

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